Pierre commémorative dédiés à des résistants

Au lendemain de l’offensive allemande du 16 décembre 1944, les habitants d’Eupen, Malmedy et Saint-Vith fuient. Parmi eux, Lucien Hennes, commissaire de police à Saint-Vith. Il est accompagné dans sa fuite par son fils Edgard et un de ses amis, André Fagnoul, ainsi que la bonne de la famille. Les trois hommes travaillaient pour la police. Le petit groupe se réfugie à La Roche-en-Ardenne, persuadé que les troupes allemandes n’atteindront jamais cet endroit. Cependant, après avoir été visées par des obus allemands, les troupes américaines se retirent. La Roche est réoccupée le 23 décembre. Les bombardements américains se sont intensifiés après Noël, rendant les troupes allemandes de plus en plus nerveuses, d’autant plus que les tirs se sont poursuivis début janvier. La ville a été presque complètement anéantie. Le 4 janvier 1945, ils organisent une vaste opération de vérification de l’identité des civils présents sur place. A ce moment, Lucien est emmené, bientôt suivi de ses deux compagnons d’infortune. L’armée allemande les soupçonnait de participer à la résistance. Était-ce vrai ? Il est difficile de l’établir, d’autant plus que Lucien et son fils se sont réfugiés à Bruxelles pendant l’occupation, fuyant Saint-Vith annexé. Les trois hommes ont été soumis à de longs et brutaux interrogatoires, prétendument menés par des SS francophones. Le dernier à les voir est Norbert Foison qui, le 10 janvier, voit passer une dizaine de soldats allemands et trois prisonniers route de Wibrin, au Bois Saint-Jean. Ces trois derniers ont été tués peu après d’une balle dans le cou. Les troupes allemandes se retirent de La Roche le 8 janvier, mais pas avant d’avoir miné les routes. Le corps du commissaire a été retrouvé le 14 janvier par deux soldats américains ; les deux autres corps ne sont découverts que le 6 février 1945. Après enquête, les crimes sont attribués à un Sonderkommando du SD lié au 2e SS Panzerkorps. Les funérailles officielles n’eurent lieu que trois ans plus tard.